Hypertrophie bénigne de la prostate

Anatomie de la prostate

La prostate est formée de petites glandes qui sécrètent un liquide destiné à enrichir le sperme. Elle est située sous la vessie. Elle est traversée de haut en bas par l’urètre, qui permet d’évacuer l’urine, et par les canaux éjaculateurs qui véhiculent le sperme.
Sa face postérieure est située juste en avant du rectum, la rendant accessible à l’examen clinique par le toucher rectal ou en échographie par l’intermédiaire d’une sonde placée dans le rectum.
Le volume de la prostate chez l’adulte jeune est de 25 centimètres cubes (cc). Il augmente habituellement avec l’âge, si bien qu’en moyenne, le volume prostatique est aux environs de 40 cc à 60 ans.


La prostate est composée de trois zones glandulaires

  • une zone de transition et une zone centrale, où se développe l’hyperplasie bénigne ou l’adénome de la prostate
  • autour de ces zones et les entourant comme un coquetier entoure un œuf, se trouve la zone dite périphérique, très riche en petites glandes et où se développent fréquemment mais non exclusivement les cancers.

Epidémiologie

L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est fréquente chez l’homme de plus de 50 ans. Plus d’un million d’hommes seraient touchés en France et chaque année, plus de 50 000 patients sont opérés en raison de troubles urinaires liés à une HBP. Elle est histologiquement présente chez la moitié des patients de 45 ans, chez 80 % de ceux de 60 ans et 100 % de ceux de 90 ans.

Elle se caractérise par une augmentation de la taille de la prostate. Une prostate volumineuse comprime l’urètre tout en faisant pression sur la vessie, ce qui engendre un besoin fréquent d’uriner et divers problèmes de miction. L’HBP occasionne donc des troubles urinaires du bas appareil (TUBA), altérant la qualité de vie et pouvant être à l’origine de complications potentiellement graves.


Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque de l’HBP sont l’âge, les antécédents familiaux et le statut hormonal du patient.
(D’autres facteurs de risques contribueraient à l’HBP comme l’inactivité physique, l’obésité, le diabète, le tabagisme, l’hypertension…)


Diagnostic

La plupart du temps, le patient est amené à consulter à cause de troubles urinaires tels que : se lever la nuit, des envies fréquentes d’uriner, une diminution de la force du jet mictionnel, une sensation de vidange incomplète de la vessie, des gouttes retardataires,…

Le diagnostic de l’HBP repose principalement sur un examen clinique (dont un toucher rectal) et un interrogatoire du patient. D’autres examens complémentaires peuvent être demandés (débitmétrie, échographie, dosage sanguin du PSA,…).

Le score IPSS permet d’évaluer ces troubles urinaires en rapport avec l’HBP.


Traitements

Selon les symptômes et leur retentissement sur la qualité de vie du patient (Tableau), les traitements sont une simple surveillance (associée à des règles hygiéno-diététiques) ou un traitement médicamenteux (alpha-bloquants, inhibiteurs de la 5 α-réductase, phytothérapie, anticholinergiques,…). Les traitements chirurgicaux tels que l’adénomectomie ou la résection trans-urétrale, restent l’alternative en cas d’échec du traitement médicamenteux.

Schématisation d’une résection trans-urétrale de la prostate

Indication des différentes alternatives thérapeutiques de l’HBP :

Références :
Dans La tourmente de la prostate. O. Cussenot & G. Fournier. Editions Favre SA, 2020.
https://www.urologie-sante.fr/questions-reponses-sur-lhypertrophie-benigne-de-la-prostate
https://www.urofrance.org/congres-et-formations/formation-initiale/referentiel-du-college/hypertrophie-benigne-de-la-prostate.html
https://www.chu-lyon.fr/fr/espace-sante/adenome-hypertrophie-benigne-de-prostate
https://www.prostate.fr/hypertrophie-de-la-prostate/traitements/